Quelques idées reçues sur la méditation

Il y a beaucoup d'idées reçues sur la méditation. Faisons le point sur ce formidable outil bien-être.

Par exemple, on pense souvent que la méditation de pleine conscience est une réflexion approfondie et intelligente sur un sujet métaphysique comme la vie, la mort ou le cosmos.
En réalité, dans la méditation de pleine conscience, l’attention n’est pas portée sur la réflexion intellectuelle ou l’élaboration conceptuelle, mais sur le ressenti non verbal, corporel et sensoriel.

Méditer consiste à faire le vide dans sa tête

Faux. En réalité, dans la méditation de pleine conscience, les instants sans mentalisation sont assez rares et l’essentiel du travail consiste pas à faire taire le bavardage de l’esprit mais à ne pas se laisser entraîner par lui en l’observant au lieu de s’y identifier.

L’objectif est de se rapprocher d’une « conscience sans objet » où l’esprit n’est engagé dans aucune activité mentale volontaire, mais tente de rester en position d’observateur. Ce n’est donc pas une absence de pensées, mais une absence d’engagement dans les pensées

La méditation est une démarche religieuse ou spirituelle

Vrai. La méditation a joué un rôle important dans de nombreuses pratiques religieuses et spirituelles. Cependant, dans la méditation de pleine conscience, on cherche avant tout à développer et à tester au quotidien un outil de régulation attentionnelle et émotionnelle, au-delà de toute forme de croyance.

La méditation est plus une question de compréhension intérieure que de culte extérieur.

La méditation est un peu comme la relaxation ou la sophrologie

Faux. Dans la méditation de pleine conscience, on ne cherche pas à atteindre un état de détente ou de calme particulier (certaines séances peuvent au contraire être difficiles ou douloureuses), mais juste à intensifier sa conscience et son recul envers ses expériences intimes. Par exemple, plutôt que de chercher à ne pas être en colère ou triste, on tend à observer la nature de ces émotions, leur impact sur le corps, les comportements qu’elles déclenchent. Donner ainsi un « espace mental » à ses émotions négatives permet d’en reprendre le contrôle, en leur permettant d’exister et de s’exprimer sans être amplifiées par la répression (ne pas les autoriser) ou la fusion (ne pas s’en distancier).

La pratique régulière de la pleine conscience permet de développer des capacités accrues d’acceptation, de recul et de modulation envers les émotions douloureuses. Sachant que dans la plupart des souffrances psychologiques, la rumination et la dérégulation émotionnelle sont des facteurs aggravants, la pleine conscience présente donc un réel intérêt en tant qu’outil adjuvant aux différentes prises en charge, médicamenteuses ou psychothérapeutiques.

La méditation de pleine conscience n’a pas été à ce jour validée lors de périodes aiguës de maladie dépressive. Elle est, avant tout, un outil de prévention.